Les Anichinabés se sentent trahis par le ministre de l’Environnement du Québec
Le 19 janvier dernier, trois chefs anichinabés, dont Dylan Whiteduck de Kitigan Zibi, ont publié une lettre dans laquelle ils pointent du doigt le ministre de l’Environnement du Québec, Benoît Charrette. Ils affirment que celui-ci n’a pas respecté leurs droits constitutionnels, a sciemment ignoré leurs doléances et ils l’accusent également d’avoir modifié, en cachette, une réglementation environnementale. Le dossier dont il est question est le projet d’interconnexion Hertel-New York.
Le projet vise à fournir de l’électricité du côté de New York. Selon Radio-Canada, pour ce faire, la construction d’une ligne en Montérégie serait nécessaire. Ce n’est pas sur des terres anichinabées, mais les centrales électriques qui alimenteraient cette ligne, oui. La peur vient du fait que le territoire traditionnel pourrait subir des conséquences dues à l’augmentation de puissance d’installations hydroélectriques dont le projet Hertel-New York pourrait avoir besoin.
Ils accusent le ministre Charrette d’avoir utilisé son pouvoir discrétionnaire pour introduire, ni vu ni connu, une modification à la réglementation. Selon les Anichinabés, la modification n’oblige plus Québec à les consulter quand ils veulent augmenter le débit des turbines et accroître la productivité des équipements.
Le 24 octobre dernier, les communautés avaient demandé une rencontre avec le ministre. Celui-ci a refusé, qualifiant la rencontre de « frivole ». Selon le ministre, le tracé québécois de la ligne n’est pas situé sur leur territoire, la demande est donc irrecevable.
Les Anichinabés rappellent toutefois que les autorités américaines considèrent les réalités autochtones et que le geste de Benoit Charrette pourrait faire en sorte que New York se désengage du projet, si les autochtones ne sont pas respectés. La Radio CHGA a joint Jean-Guy Whiteduck de Kitigan Zibi, qui fait partie du comité. Il n’y aura aucun commentaire des Anichinabés tant que des négociations auront lieu.